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Armelle & ses périples
1 août 2008

Samedi 19/07 : Manque de bol… mon téléphone

Samedi 19/07 :

 

 

Manque de bol… mon téléphone portable vient de me claquer entre les doigts.

 

 

Pauvre petit, la chaleur humide ne lui avait pas réussi !

 

Or nous en avions absolument besoin pour finir de mettre au point notre week-end avec Delphine. Nous dûmes, de ce fait, chambouler notre programme de l’après-midi (excursion aux îles de la madeleine) pour se dégotter un nouveau bigophone : ce n’était pas une mince affaire qui s’annonçait là.

 

En effet, nul part – et cela dans n’importe quel endroit où vous vous rendrez, vous ne verrez les prix affichés, excepté les restaurants. Tout se négocie et le marchandage est largement orienté par la loi de l’offre et de la demande (également le rapport de force qui s’instaure durant l’interaction).

 

On essaya donc de me vendre des portables à un prix bien supérieur à ce qu’ils coûtaient réellement, d’autant plus que je me révélais être une piètre négociatrice. Lola, accablée par mes désolantes prestations, s’impatientait et prit le relais, déterminée à ne pas se faire entuber.

 

Nous avions parcouru quasiment toutes les boutiques de téléphonie mobile du centre sans obtenir réelle satisfaction. Désemparées, nous prîmes conseil auprès d’un sénégalais qui nous emmena au marché Alizé : le marché noir de la téléphonie mobile qui faisait face (attention, vous allez rire) à une des délégations du Minefi.

 

Des dizaines d’échoppes accolées les unes aux autres offraient à notre vue des portables similaires à ceux des vitrines du centre. Lola entama avec brio la pénible danse des négociations.

 

Peu satisfaites des prix qu’on nous proposait, je décidai de me rendre à nouveau dans une boutique Orange : le prix était le même et je bénéficiai de la garantie.

 

Mais alors que je commençais à rebrousser chemin, Lola, de manière totalement inattendue, inversa souverainement la situation : elle voulait revendre aux types mon portable cassé. Désormais c’était elle qui fixait les prix et posait les conditions. Elle avait tant d’aisance et de bagou… scène hilarante et impressionnante à la fois pour une inhibée comme moi dans ce genre de situation.

 

Bon, le seul hic venait de ma part : je ne voulais pas me débarrasser si vite de mon petit scarabée comme je le surnomme car il contenait encore des photos auxquelles je tenais et qu’il fallait extraire de l’intérieur de sa carapace. Adjugé non vendu …

 

 

Notre samedi n’allait pas s’achever sur l’achat d’un téléphone portable. On dut rejoindre Delphine chez elle avant de partir ensemble en week-end sur la Petite Côte. Elle habitait depuis un mois chez une famille sénégalaise, dans un quartier populaire de Dakar : Gueule Tapée. Rien à voir avec le centre ! Beaucoup plus convivial et surtout, de la végétation !! Nous nous y rendîmes en taxi.

 

En débarquant à Gueule Tapée, nous étions les seules blanches. Emerveillées par l’authenticité qui se dégageait de cet endroit, nous ne pûmes nous empêcher de brandir notre appareil photo, en jeunes touristes maladroites. Blasphème !! Quel geste avions-nous accompli là ?! Des types nous ont lancé des fruits pourris parce qu’on prenait un bus en photo… Cela a été très mal vu. Tous les objets ont une symbolique et il faut bien le dire, la superstition règne.

 

 

Delphine, après nous avoir cueillies à l’angle d’une rue, nous emmena chez elle pour nous présenter les six enfants de la famille et la maman qui allaitait tranquillement le petit dernier de quatre mois. Une famille sénégalaise traditionnelle recluse dans un deux pièces. Après avoir eu le droit à des petits beignets qu’avaient confectionnés les aînées, on s’envola à trois filles et un gars –le frère de la mère de famille, Bap- vers la gare routière de Dakar en taxi. Là encore, on arrivait dans un endroit… improbable. La définition de la gare routière sénégalaise est fondamentalement différente de la française !! Un espèce de terrain vague immense et boueux situé à la périphérie de Dakar, dans lequel s’entassent des centaines de vieilles Renault break sept places.

 

Finalement, on prit l’option minibus. Et encore, minibus est un bien grand mot. Imaginez tout simplement une vieille camionnette avec des rideaux un peu kitsch à l’intérieur, qu’un particulier a repris pour son compte. On a commencé le trajet à seize, tout allait bien, on était à peu près trois par banquette. Autant vous dire que c’était trop beau pour être vrai car à la fin on a terminé à vingt !! Je précise que le vingtième était sur mes genoux !! hihi !! J’exagère, j’ai juste fait la dernière demi heure du trajet de profil, le nez écrasé contre la vitre : le bon point, j’ai perdu cinq centimètres de tour de hanche ! Le voyage a duré environ 2h30, pour faire 70 km dans une ambiance très particulière – personne ne parlait quand on parlait et dès qu’on a arrêté de parler, tout le monde a parlé – et avec un chauffeur un tantinet nerveux, qui appuyait sur le champignon comme un dératé ! Le summum… au bout d’1h30 : la panne !! Bahh oui !! Ca sentait le « déjà vu » d’ailleurs ! Rien de grave, des types sont descendus et ont poussé la camionnette qui a redémarré sans trop d’encombres. Ouf !!! Arrivés à M’Bour, il  a fallu à nouveau prendre un taxi « tape-cul » (vous me passerez le mot…) pour se rendre chez les amis-artistes-camerounais de Delphine. Pas déçus du voyage !! On est arrivé dans une ravissante maison d’artistes, à l’architecture d’inspiration malienne (très grande, de couleur ocre avec un côté termitière). On nous a gentiment fait visité la maison mais l’heure était au remplissage de panse - pour mon plus grand bonheur !! Attention, papilles sensibles… s’abstenir ! Un thie bou diene (boulettes de poissons cuisinés dans l’huile & riz) épicé comme il se doit quand on est au Sénégal avait été préparé. Quoi de plus digeste pour un soir ! C’était excellent mais un peu corsé tout de même. Les mecs nous expédièrent vite fait en direction de l’évier (on se demande bien pourquoi d’ailleurs !) : dingue, on avait beau être leurs hôtes, la culture machisto-africaine prit le pas sur cette considération. On fut de corvée de vaisselle avec Lola. Et tout à coup comme une étincelle, la révélation. Eurêka ! J’avais compris le pourquoi du comment : Mais oui, pourquoi Dieu aurait inventé la femme sinon ?!

 

Accablées par notre périple, on se glissa sous nos moustiquaires sans trop attendre pour récupérer de notre journée.

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